On aime à décrire Pierre Pelot comme un ours, terré dans sa forêt vosgienne, à une poignée de pas d'où il est né, à Saint-Maurice-sur-Moselle. On le décrit aussi comme un forçat de l'écriture, l'homme aux 150 livres en tous genres (jeunesse, polar, western, science-fiction, préhistorique...). Son énième roman débarqué avec la rentrée littéraire 2003 s'intitule C'est ainsi que les hommes vivent. Un livre épais, consistant, bouillonnant, violent. Il entremêle deux histoires: l'une qui débute en 1599, avec une femme conduite au bûcher pour sorcellerie, l'autre qui se déroule en 1999, avec l'enquête familiale de Lazare Grosdemange de retour au bercail. Mais tout le livre repose sur la relation passionnée entre le fils de la sorcière et une aristocrate adultérine, dans le tumulte de la guerre de Trente Ans. Pelot s'est mis tout entier dans la tourmente.
En cette fin août de prérentrée littéraire, l'auteur semble à peine sortir de la cohabitation quotidienne avec son impressionnante galerie de personnages. Il en parle avec une rude tendresse, de ses préférés aux simples faire-valoir. «Ils commencent à sortir de ma tête», se plaint-il. Par simple osmose, il a transfusé dans certains