Sans se réduire évidemment à une affaire de famille, la question de l'identité palestinienne est une histoire très familière à Rashid Khalidi, pour plusieurs raisons. D'abord, parce que cela fait plus de trente ans que ce professeur à l'université de Chicago se consacre aux origines du nationalisme arabe et à l'histoire de l'OLP ; ensuite, parce qu'il a fait partie de la délégation palestinienne aux pourparlers de Madrid en 1991-1993 qui devaient déboucher sur les accords d'Oslo ; enfin, parce qu'il est issu de l'une des deux très grandes familles arabes (l'autre étant les al-Husayni), qui, depuis plusieurs siècles, ont occupé une position éminente à Jérusalem, se partageant les postes de cadi, mufti, maire ou député, notamment à l'époque ottomane. Ce sont d'ailleurs les al-Khalidi qui ont créé à la fin du XIXe siècle la bibliothèque qui porte leur nom, dont Rashid Khalidi a dirigé la restauration au cours des années 1990 et dans laquelle il a puisé une partie importante de la documentation pour l'Identité palestinienne. Ce livre d'historien, et non de polémiste, parie sur la démonstration et ne fait aucune place à l'invective. Non seulement Khalidi milite pour le respect mutuel entre Juifs et Palestiniens, mais à l'encontre de la tendance ancienne et faussement patriotique qui les maquille en victoires il va rechercher les causes des échecs et des défaites palestiniennes plus dans les divisions, les erreurs et la cécité de son propre camp que dans la puissance, le machi
Critique
Fatum et Fatah
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publié le 9 octobre 2003 à 1h19
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