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Critique

Gabo, Castro, mémo

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L'ultime tome des Mémoires devrait évoquer les amis Mitterrand et Castro.
publié le 16 octobre 2003 à 1h24

Vivre pour la raconter est le premier tome de mémoires qui devraient en compter trois. Il s'achève à l'orée de la littérature et de l'exil en Europe. «Gabo», comme on l'appelle, a alors publié ses premières nouvelles et son premier roman, Des feuilles dans la bourrasque (1955). A Paris, il va écrire Pas de lettre pour le colonel, un excellent récit qui, semble-t-il, demeure l'un de ses préférés. Le premier tome des mémoires a été, l'an dernier, un événement éditorial dans le monde hispanique. «Gabo» est devenu un écrivain rare et l'Everest fantasmatique des lettres latino-américaines. Son destin de pur écrivain fascine autant que celui de Borges, mais ses livres sont plus populaires.

On sait que le deuxième tome des mémoires est aujourd'hui écrit. Dans Soleil d'hiver (Grasset), à la date du 3 mars 1999, Jean Daniel nous apprend que le Colombien écrit le souvenir d'un voyage à Prague avec Julio Cortazar et Carlos Fuentes en 1968. A cette occasion, ils rencontrèrent Milan Kundera. Plus loin, Daniel raconte que Fuentes est heureux de ce que Garcia Marquez ait jugé «ce souvenir digne d'être retenu». On ne saurait mieux indiquer la pompe magique qui l'entoure.

Mais c'est bien sûr le troisième tome que chacun attend : celui où il devrait être question de ses relations, entre autres, avec deux grands admirateurs et amis : François Mitterrand et Fidel Castro. Journaliste, «Gabo» a couvert les débuts de la révolution cubaine, mais c'est au début des années soixante-dix qu'il devient se