De Taro Gomi, nous n'avons pas lu les centaines d'histoires pas encore traduites en français. Mais ses «cahiers à dessiner» (grand format sur papier brouillon ou, pour les derniers, plus petits, sur papier plus fin), nous les guettons de loin, même si désormais nos enfants préadolescents ont décidé de ne plus passer des heures à plancher sur les drôles d'exercices proposés par l'artiste designer à ses heures.
Le principe est toujours le même. Des consignes simples en haut de la page : nuages, skieurs, oiseaux, tentacules de pieuvres sont à dessiner, mais aussi des bains chauds, de bons repas, des motifs de rideau, un enfant qui se pend par les pieds, un éléphant en équilibre sur un bâton, ou encore, le bruit de la cloche, les monstres cachés dans l'escalier, etc. Et des traits ou parfois des dessins entiers sont à compléter, transformer, inventer.
La formulation est variable : «dessine...» mais aussi «attaque le monstre» ; «débrouille-toi pour que le lion ait l'air fort» ; «charge le camion», «remplis la bibliothèque» ou simplement «le pingouin a très froid», mais elle conduit invariablement au trait improvisé (même lorsqu'il s'agit d'écrire une lettre) et donc à l'imaginaire.
La nouvelle série, consacrée aux saisons, ancre ses consignes dans la tradition (bougies et sapin décoré pour l'Hiver ; confiture et vendanges pour l'Automne ; bouées et château de sable pour l'Eté) comme dans le temps qu'il fait. L'enfant s'y retrouve vite. La demande, habile, joue avec la proximité comm