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Libération
Critique

Le complexe de Jocaste.

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La cinquantaine, la ménopause, comme réouvertures de l'inconscient à mi-vie. «Un impensable désir» ou la fin d'un tabou pour la psychanalyse.
publié le 4 décembre 2003 à 2h11

La ménopause est un sujet qui, a priori, effraie et/ou ennuie. Ce n'est pas cependant pas le cas de ce livre, que le lecteur se rassure. Quelques chiffres sont utiles à connaître : à 50 ans, les Françaises ont encore trente-trois ans à vivre en moyenne, soit autant que depuis leur sortie de l'adolescence ; et cinq cent mille d'entre elles atteignent chaque année cette étape. Ainsi, ne serait-ce que par l'importance des classes d'âge concernées, ce sujet devrait au moins constituer un enjeu de société. Or, pas plus que les autres, les psychanalystes ne s'y sont intéressés. Désintérêt, voire déni, particulièrement étrange venant de thérapeutes qui devraient a minima avoir une expérience clinique de cette période de la vie. Freud a pourtant beaucoup écrit sur le sujet, montrant notamment qu'il existait, à la ménopause comme à la puberté, des mouvements libidinaux équivalents ; et soulignant une fréquente augmentation de la libido chez les femmes à cette période. Les psychanalystes de la génération suivante, probablement mal à l'aise avec ce thème, dit Marie-Christine Laznik (car sans doute trop concernées elles-mêmes par ces questions), se sont empressées de passer le sujet ménopause à la trappe, lui déniant même tout intérêt au plan métapsychologique. Comme si le «psychanalytiquement correct», pour les analystes qui s'occupent de féminité, était de considérer Freud comme un tantinet vieux jeu sur ces questions, très marqué par les idées de son temps.

Voilà donc un vrai et nouve