à Berlin
Pendant près de vingt-cinq ans, la question de la succession a été au coeur de la grande maison d'édition Suhrkamp. Et il n'est pas certain que le décès de Siegfried Unseld, éditeur de Suhrkamp, il y a tout juste un an, calme les conflits internes. Au contraire. Après le Salon du livre de Francfort, mi-octobre, l'épouse de l'éditeur, Ulla Unseld-Berkéwicz, a été nommée directrice de l'empire éditorial. Cette prise de pouvoir mettait fin à des mois de spéculations. Ulla Berkéwicz avait été accusée d'avoir suscité la brouille entre Siegfried Unseld et son fils Joachim, contraint, en 1991, à quitter brutalement la maison d'édition, fondée après la guerre. Quid alors des anciens barons du groupe, qui espéraient accéder un jour au trône ? «J'ai de très bons collaborateurs, répondait-elle dans une interview au Spiegel. Mon mari m'a "éduquée" à ce travail depuis 1993.» Apparemment, tous n'ont pas apprécié que la «jolie veuve», telle que l'ont surnommée les médias, se propulse à la tête de l'une des maisons d'édition les plus importantes d'Allemagne. Ainsi, le 25 novembre, Günter Berg, l'ancien bras-droit de Siegfried Unseld, a annoncé qu'il quittait la maison d'édition. Actrice de théâtre, puis écrivain (édité par son futur époux), Ulla Berkéwicz marque ainsi son intention de démarrer une troisième carrière. Aucune décision ne peut se prendre sans elle puisqu'elle détient 51 % des parts de Suhrkamp. Son beau-fils, Joachim Unseld, qui dirige sa propre maison d'édition, en po