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Libération
Critique

Et pourquoi vous trouvez ça drôle.

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publié le 18 décembre 2003 à 2h23

«Lorsque nous rions, nous émettons des sons et exprimons des émotions qui émanent de notre être biologique profond, ce sont en quelque sorte les grognements et les gloussements de notre inconscient», écrit Robert Provine, un neurobiologiste de l'université du Maryland. Pourquoi rit-on, quand, comment et avec qui ? Ni les philosophes ni les scientifiques, estime-t-il, n'ont vraiment apporté d'explication à cette manifestation qui sert aussi bien «de lien pour rassembler» que «d'arme pour humilier ou exclure».

Il reprend donc le flambeau «dans l'esprit des études zoologiques et anthropologiques», se confrontant à la nature et à la culture, à l'évolution du langage et au comportement social. Pas toujours facile ­ «dès que vous scrutez un rire, il disparaît» ­, mais, petit à petit, il découvre que le rire est plus lié aux relations qu'à ce qui est dit, une affirmation confirmée par la liste (non exhaustive) de phrases suivies d'un éclat de rire : «Pose ces cigarettes», «On peut y arriver», «Et voilà !», «Je te l'avais bien dit». En effet. On apprend que les rires enregistrés à la télévision démontrent notre irrépressible tendance à répondre au rire par le rire, un potentiel de contagion illustré par le fou rire ordinaire et par la spectaculaire épidémie de rire qui a mis en danger le système scolaire de la future Tanzanie en 1962.

Après un réjouissant chapitre sur les chatouilles, Provine remarque qu'il n'y a «pas tant de manières de rire que ça». Quelle que soit la culture, il es