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Libération

Grand Perche

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publié le 26 décembre 2003 à 2h28

De la Montagne Noire, le plus ancien à Castres, au Perche qui nous ravit aujourd'hui, en passant par la Libération du Comminges ou le Petit Bleu d'Agen, la France est constellée d'hebdomadaires locaux qui eurent tous des histoires individuelles, parfois héroïques, souvent familiales, politiques ou artisanales (des imprimeurs en mal de labeur) avant de se voir convoités sous le sigle technocratique de PHR (presse hebdomadaire régionale) par de grands groupes de presse qui veulent mailler serrée leur zone de diffusion et y exercer un monopole de fait dans la distribution des gratuits et des payants, dans la collecte des annonces légales et commerciales, reléguant au rang de cadet leur souci d'informer.

Le Perche fut la grande affaire de la famille Danguy, qui en resta propriétaire pendant près d'un siècle. L'hebdo fut fondé en 1897 par Albert Danguy qui le dirigea jusqu'à sa mort en 1925, Blanche, son épouse, prit le relais pendant la mobilisation d'Albert, au front de la Grande Guerre. De 1925 à 1985, leur fils Raymond y consacre sa vie, reprenant la rubrique phare du journal, inaugurée par son père, «La semaine du Père La Bricole», une chronique en patois qui ne mâche pas ses mots. Sans être partisan, Le Perche se veut laïque, républicain, radical et de gauche, en terre plutôt calotine et droitière. Dût-il ne faire que deux pages, le Perche ne suspendit sa parution que contre force majeure : entre le 13 et le 28 juillet 1940, faute de tout moyen de communication, et du 10 jui