Menu
Libération

Le Cerf, Dieu merci

Article réservé aux abonnés
Les vingt ans de «Patrimoines», collection aussi ouverte qu'érudite.
publié le 26 décembre 2003 à 2h28

Aux Editions du Cerf (1) dont il est le directeur, Nicolas-Jean Séd est chargé depuis sa fondation de la collection «Patrimoines», qui fête cette année ses vingt ans. Il se souvient encore du premier article de presse sur le premier ouvrage qu'il y a publié, le Nom et les symboles de Dieu dans la mystique juive, de Gershom Scholem. Le «journaliste» était Michel de Certeau (et le journal, Libération), qui «a tout de suite compris ce que nous cherchions à faire sans qu'il en ait été averti». En effet, ni l'auteur ni son objet d'étude n'étaient a priori destinés à servir de porte-enseigne à une maison d'édition catholique, fondée sur la volonté expresse d'un pape (Pie XI, pour créer un contre-poids dans le catholicisme français à l'Action française après sa condamnation de celle-ci, en 1926). Trois quarts de siècle plus tard, les dominicains gèrent toujours cette maison qui leur appartient. «Nous n'avons pas de best-sellers mais des long-sellers», poursuit Séd. Un tiers des livres publiés appartiennent à cette catégorie. Exemple : la Somme de Thomas d'Aquin, «autour de 2000 francs et un millier de ventes par an» (le Cerf poursuit parallèlement l'édition savante et latine du Docteur angélique, commencée à Rome... en 1917). On trouve aussi, bien sûr, le «best» le plus «long», la Bible, en trois traductions différentes (dont la Septante), en attendant une quatrième, traduite à partir des textes qumraniens. Si les textes de la tradition chrétienne sont privilégiés (la collection «L