C'est dans «Présence du futur» qu'Antoine Volodine commence à publier dans les années 80. Le caractère mutant de ses romans avait du mal à trouver place chez un éditeur de littérature générale. Elisabeth Gille, alors directrice de la célèbre collection de science-fiction, accueillit l'écrivain et publia ses quatre premiers livres, persuadée que, dans la communauté de la SF, les univers fictionnels de Volodine pourraient s'inscrire pour le moins comme des mondes possibles. Cet écrivain venu d'ailleurs y fit donc ses vrais débuts, et fut même couronné en 1986 du grand prix de la Science-Fiction française pour Rituel du mépris. Epuisés pour la plupart et devenus des collectors, ces romans viennent d'être réédités chez Denoël en un épais volume, pour lequel Volodine a rédigé une courte introduction qui, bien loin de les désavouer, souligne qu'ils sont bien «du même auteur», formant un système à part entière de sa galaxie romanesque.
Ces romans trouvent leur origine dans des textes écrits des années auparavant et qui resteront probablement inédits. Notamment une vaste Anthologie de la Renaissance qui rassemblait des fictions de leurs commentaires. Ces écrits atypiques par les réalités qu'ils recomposent et par les genres inventés (le «romånce», la «shagga», le «narrat») ont engendré toute l'oeuvre de Volodine dont Lisbonne, dernière marge qui marqua en 1990 l'entrée de l'écrivain aux Editions de Minuit, et jusqu'aux plus récents, Des anges mineurs sous-titré «narrats» ou Dondog au