Pour plaisanter, François Weyergans dit : «Déjà que je gagne ma vie en ne publiant pas, qu'est-ce que ça serait si je publiais...» On est dans un restaurant, au bord de l'ouverture depuis plusieurs années. Il y a de la moquette rouge, des tables, des verres, une bouteille de vin. Mais la cuisine n'est pas encore construite. Le prochain roman de François Weyergans, annoncé à chaque rentrée littéraire depuis quatre années, se nomme Trois jours chez ma mère, aux éditions Grasset. Cette année, il a même raté de peu le prix Goncourt. Il lui manquait juste de renoncer à son état de manuscrit. Rien ne sert de se presser. Ce sont trois jours dont on ne se débarrasse pas si facilement. François Weyergans écrit beaucoup, plusieurs livres en même temps, c'est du moins ce qu'il répond à son éditeur, à son banquier, à son percepteur, aux journalistes, et peut-être à d'autres gens encore. Trois jours chez ma mère est d'ailleurs presque achevé. Son plus vieil ami, Maurice Béjart, l'a lu terminé, l'année dernière. Depuis, se sont ajoutés deux chapitres à revoir et un autre à écrire, «dans le milieu du livre», et l'écrivain prévoit qu'il lui faudrait une quinzaine de nuits devant lui, puisqu'il travaille la nuit. Il les a. Qu'y a-t-il a de si désagréable dans la publication qu'il faille l'ajourner année après année ? F. W. : «On est chez soi, dans le livre, et tout d'un coup, on en est expulsé. Il faut le vendre et on doit payer de sa personne.» Maurice Béjart : «Choisir une solution, c'est
Portrait
François Weyergans Point de final
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par Anne Diatkine
publié le 2 janvier 2004 à 21h37
(mis à jour le 2 janvier 2004 à 21h37)
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