«Kampung Boy» raconte la vie du village où vous êtes né. Qu'est-il devenu ?
Je suis né à côté de Kota Bahru, une très petite ville de l'Etat de Perak, il y a une gare mais le train ne s'y arrête pas. Kota Bahru est entourée de kampungs, des petits villages. Le mien s'appelle Kampung Lalang, ce qui signifie le village des hautes herbes. Il n'y a plus aujourd'hui que dix maisons, occupées par des veuves âgées dont les enfants et les petits-enfants sont partis à la ville et ne reviennent que pour les vacances. Kampung Boy, qui raconte la vie d'une famille malaise, la mienne, a eu beaucoup de succès en Malaisie, même chez les non-Malais (Chinois, Indiens...) (1), parce que beaucoup d'entre eux ont passé leur enfance dans des villages ou des petites villes et ont connu le même genre de vie.
Vous passez beaucoup de temps à dessiner ?
Ça fait maintenant quarante ans que je dessine. Au milieu des années 60, dans mon quartier, j'étais déjà connu comme «le garçon qui dessine des cartoons». Aujourd'hui, j'envoie trois dessins par semaine pour les pages éditoriales du New Straits Times. Quand je dois me mettre au travail, je prends une feuille blanche et je commence à faire des croquis. Ce n'est pas très facile, ce n'est pas très difficile non plus, c'est comme retrouver un ami pour bavarder. Quand j'ai fini, j'envoie mes dessins par e-mail. Trois dessins par semaine, c'est assez pour nourrir et vêtir ma famille.
Quels sont vos sujets ?
Dans les livres autobiographiques, comme Kampung Boy, j