Menu
Libération

Schtroumpfement beau

Article réservé aux abonnés
Travail et édition soignée: Frédéric Niffle invente la Pléiade de la BD.
publié le 22 janvier 2004 à 22h12

Bruxelles envoyé spécial

A le voir penché vers l'écran bleuté de son ordinateur, on imagine sans mal ce grand garçon blond au visage d'ascète, quelques siècles en arrière, recherchant dans la quiétude monacale quelque enluminure inédite destinée à enchanter les lecteurs d'un livre d'heures. A 35 ans passés, Frédéric Niffle poursuit une quête esthétique ayant pour objet la bande dessinée dans l'émerveillement de laquelle il a baigné très jeune, au contact notamment des maîtres de l'école Spirou (Tillieux, Franquin, Peyo, etc.). A l'âge de 10 ans, à la grande surprise de son père militaire, il publie son premier fanzine, à la maquette déjà impeccable. «Mais ce que j'aimais plus encore peut-être, c'était le livre-objet. J'étais un fan d'édition.»

L'enfant unique, plutôt solitaire, convainc tout de même ses parents de l'inscrire à l'école Saint-Luc, qui forme les futurs auteurs de bandes dessinées. Mais, paradoxalement, il décide alors de revendre toute sa collection d'albums. Ce qui ne l'empêche pas de fréquenter une petite librairie animée par le dynamique et bientôt éditeur Yves Schlirf, l'un de ses compagnons de route.

Frédéric piaffe. Le dessin n'est pas sa vraie vocation. Le projet qui, peu à peu, se construit, ne ressemble en rien à celui de ces fans transis qui se lancent à corps perdu dans l'édition de leur médium favori. «Je me suis alors inscrit à l'académie de la Cambre, très réputée et ouverte sur tous les secteurs du monde artistique.» Il se retrouvera un peu plus tar