Un mois après l'annonce du rachat du Seuil par La Martinière, certains des éditeurs diffusés par la maison de Claude Cherki ont proclamé «leurs inquiétudes», mardi, dans le Monde : «Editeurs indépendants, libres d'attache avec tels ou tels groupes d'édition, banques ou marques, nous avions choisi d'être diffusés et distribués par Le Seuil en raison de ses choix politiques et notamment de sa défense de la librairie de création et donc de l'édition. (...) Mais pas une semaine ne se passe sans que "le nouveau patron du Seuil" (ndlr : Hervé de la Martinière) ne fasse des déclarations dont le moins qu'on puisse dire est qu'elles sont en contradiction avec tout ce qui faisait notre engagement (...).» Signataires du communiqué, avec une soixantaine de grands libraires : Christian Bourgois, Jean Delas (l'Ecole des loisirs), Bertrand et Fabienne Fillaudeau (Editions Corti), Jean-François Lamunière (Payot-Rivages) et Irène Lindon (Editions de Minuit). Cette initiative, amplifiant un précédent communiqué du Syndicat national de la librairie (voir Libération du 5 février), semble indirectement confirmer les rumeurs, insistantes, quant à un l'éventuel abandon du Seuil par certains de ses «diffusés», qui chercheraient actuellement d'autres solutions : soit en montant eux-mêmesun outil alternatif, soit en ralliant le Centre de diffusion de l'édition (CDE), qui appartient au groupe Gallimard et utilise la distribution de la Sodis (également Gallimard). Question récurrente : que médite Odile