Don DeLillo est né en 1936 dans une famille d’immigrés italiens du Bronx, à New York. Considéré comme un des plus grands romanciers américains, il est reconnu aussi bien par les lecteurs que par ses pairs, et une référence pour des écrivains comme Brett Easton Ellis, Jonathan Franzen, Stuart O’Nan, James Ellroy et même Philip Roth. Ses treize romans, traduits dans le monde entier, et ses pièces de théâtre (dont Valparaiso) nous parlent de l’Amérique de la fin du XXe siècle, de la ville et de la guerre froide, du temps et de la technologie, de l’argent et de la peur.
Notre société est entrée dans une nouvelle ère : c’est la thèse que vous développez depuis votre dernier roman, Cosmopolis, paru en 2003.
Les années 90 ont été la décennie du cybercapital, aux Etats-Unis en tout cas. C’était une époque où les PDG devenaient des célébrités mondiales et où les entreprises semblaient prendre le pas sur les gouvernements. Souvenez-vous, des gens ordinaires passaient beaucoup de temps devant leur ordinateur parce qu’ils investissaient en ligne et voyaient leur argent fructifier sous leurs yeux. Il a fructifié pendant dix ans, le marché a atteint des niveaux jamais vus et, au printemps 2000, la bourse a commencé à baisser très sérieusement, ce que les milieux de la finance appellent une «correction».
Avant cette décennie,