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Libération
Critique

C'est à ne pas croire

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Comment penser le religieux à une époque post-moderne, où la philosophie elle-même a renoncé aux certitudes. Les réponses à contre-courant de l'Italien Gianni Vattimo.
publié le 4 mars 2004 à 23h35

Le plus difficile, avec Gianni Vattimo, c'est de savoir où il est. Si la Juventus dispute un match de Champions League, on est sûr qu'il est devant un poste de télévision. Mais des postes, il y en a partout. En fin de semaine, on a une petite chance de le trouver à Turin, la ville où il est né en 1936, où il s'est formé ­ en suivant avec Umberto Eco les cours d'esthétique de Luigi Payreson ­ où il a enseigné, où il a été recteur de la faculté de lettres et de philosophie, où il enseigne encore quand il n'est pas en disponibilité. Le reste du temps, s'il ne séjourne pas à Bruxelles pour faire son travail de député européen, il habite dans des trains express ou des avions, qui le conduisent, visiting professor et conférencier, à Paris, Rome, Berlin, New York, Barcelone... Pour le suivre à la trace écrite, qu'il laisse comme éditorialiste, il faut lire la presse italienne (La Stampa, L'Espresso), espagnole (El Pais) ou argentine (Clarin). Savoir «où il est», connaître sa position dans l'espace politique et philosophique n'est pas, en apparence, plus aisé.

D'abord militant du Parti radical de Marco Pannella et Emma Bonino Ñ au temps des grandes batailles pour les droits civiques Ñ Gianni Vattimo a été élu député sur les listes des Démocrates de gauche (DS), dérivation adoucie du vénérable Parti communiste italien fondé par Antonio Gramsci, au sein de la coalition de l'Olivier que Romano Prodi mena à la victoire contre Silvio Berlusconi. En vue des futures élections, il rejoint au