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Critique

James dîne, Campbell soupe

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Les nouvelles zuteries belges du poète-auteur du «Degré Zorro de l’écriture», de «Contre Saint-Boeuf» et de «l’Epine en l’air».
publié le 4 mars 2004 à 23h35

Dernière production de la maison Verheggen, Du même auteur chez le même éditeur est sous-titré «nouvelles zuteries». Clin d’oeil non seulement au «zut» qui préface le «merdre» de Jarry, mais aussi au Cercle zutique qui rassemblait Rimbaud, Verlaine, les frères Cros sous l’égide de la poésie, de l’insolence et de la parodie. Le ton est donné et Jean-Pierre Verheggen en prévient le lecteur par une épigraphe digne de Rabelais : «Des gros mots, oui ! mais des gros mots sapiens !» L’écrivain n’en est plus à son premier calembour, de Ridiculum vitae à Divan le terrible sans oublier Ninietzsche, Peau d’Chien, la liste de ses oeuvres semble relever parfois de l’attentat bibliographique.

Du même auteur est un art poétique que l'auteur orthographierait plutôt «hard poétique», car il lui arrive de se produire souvent en public ­ habillé, qu'on se rassure ! Les textes de Verheggen sont à entendre autant qu'à lire. Reste que plus d'une dame respectable, croyant être entrée dans une de ces lectures académiques où l'ennui le dispute à la somnolence, est ressortie horrifiée par ce Haddock lacanien qui débute par une «intromission» et termine par «Absinthe Marie». La poésie l'habite, c'est une vocation. Et, après Artaud et Rimbaud, c'est Isidore Ducasse que Verheggen détourne dans Du même auteur : «La poésie doit être faite partouze et non parents.» Il y affirme aussi que, contrairement à ce qu'avait dit Mallarmé, il n'y a pas de crise du vers, du moins quand il s'agit du Verheggen.

La poétiqu