Se méfier de la candeur du sage, ou de la prendre sans la comprendre pour ce qu'elle n'est pas : de la naïveté. «Tout à fait par hasard» pourrait être la devise de Jacques Pimpaneau, sinologue et traducteur de chinois né en 1934, tant l'expression lui vient souvent pour raconter sa vie. Ami de Georges Bataille, secrétaire de Dubuffet... Il côtoie Antelme, Des Forêts, fréquente le peintre Bettencourt. Avec Klossowski, il traduit un érotique chinois dont il ne voulait pas cosigner la traduction («il a eu la gentillesse de partager les royalties bien que rien ne fût écrit dans le contrat»). Il s'occupe aujourd'hui de la collection Kwok On d'art populaire asiatique à Lisbonne.
De passage à Paris, il est venu pour la sortie de son Anthologie de la littérature chinoise classique, second volet d'une Histoire de la littérature chinoise. Une somme qui comprend de la poésie mais également les grands prosateurs, parce que «peu s'y collent dans la mesure où on n'a guère de licence poétique quand on traduit», quelques raretés («J'y ai mis un texte du VIIe siècle contre le féodalisme, écrit par un vrai jacobin!») et quatre pièces de théâtre in extenso. Dont l'Orphelin de la famille Zhao qui inspira l'Orphelin de la Chine de Voltaire, dans la traduction de Prémare, qui n'avait pas été rééditée depuis 1735.
Pourquoi avoir appris le chinois ?
Quand j'ai eu mon baccalauréat, c'était tout tracé pour que je devienne professeur de lettres classiques, et que je me retrouve nommé je ne sais où en pro