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Libération
Interview

Schiffrin, suite

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L'auteur franco-américain de «l'Edition sans éditeurs» observe la situation parisienne.
publié le 11 mars 2004 à 23h41

Il y a cinq ans, le New-Yorkais André Schiffrin signait un petit livre vite érigé en classique : l'Edition sans éditeurs (la Fabrique). Il y analysait la mainmise des grands groupes sur l'édition indépendante américaine. L'homme parlait en connaissance de cause : il est le fils de Jacques Schiffrin, juif russe émigré en France, qui fonda la Pléiade avec André Gide, avant de se réfugier aux Etats-Unis dans les années quarante et d'y créer Pantheon Books. André Schiffrin, amené à prendre les rênes de la maison, l'a dotée d'un prestigieux catalogue. Le rachat de Random House, groupe auquel était rattaché Pantheon, par RCA, puis par S.I. Newhouse, allait le conduire à démissionner, en 1990, avec toute son équipe, pour fonder The New Press, maison sans but lucratif. De retour à Paris, à l'heure où les concentrations y confèrent un nouvel écho à son livre, il rédige une suite à l'Edition sans éditeurs.

Comment vivez-vous ces retrouvailles avec votre ville natale, Paris ?

C'est un plaisir que je peux m'offrir sans cesser de travailler avec New York, grâce au Net. Depuis quarante ans, je ne revenais que pour des séjours de dix jours, avec des rendez-vous tous les quarts d'heure. Cette fois, je reste jusqu'en septembre. La suite de l'Edition sans éditeurs portera sur l'évolution internationale de l'édition, dans son rapport à l'industrie des médias et du divertissement. Evidemment, il y a une certaine ironie. Lors de la parution de l'Edition sans éditeurs, tout le monde, ici, a dit : «