Sous le titre Anthologie de la famille Chu, deux générations d'écrivains : Chu Hsi-ning, né en 1927 et mort en 1998, et deux de ses filles, T'ien-wen et T'ien-hsin, nées en 1956 et en 1958 (la troisième est également auteur et essayiste). A travers le choix des nouvelles se reflètent autant les différences de style d'écriture que de mode de vie. Ecrivain-militaire enrôlé dans le Guomindang et militant anticommuniste installé à Taiwan, Chu Hsi-ning écrit sur la vie paysanne d'une Chine continentale dans la veine d'un Shen Congwen, réaliste et pastorale. C'est avec beaucoup de finesse et d'humour qu'il dépeint l'existence fruste de la campagne et les chamailleries des villageois. Fort de ses «connaissances» médicales, «le Père-qui-peut-tout», héros de «la Nouvelle Tombe», voue une haine farouche à la guérisseuse, une nonne taoïste. Pourtant, ses ordonnances, tirées des classiques de médecine, ne peuvent prévenir la maladie. Convaincu d'être dans le vrai, il voit périr un à un les membres de sa famille. Avec le même sourire, on retrouve l'entêtement fatal des hommes dans la nouvelle «le Fer en fusion». Le clan des Meng et des Shen s'affrontent depuis des lustres pour obtenir la licence de la vente du sel, le duel arbitré par les autorités s'est transformé en une série de défis de plus en plus grotesques. On se plante un couteau dans le mollet, on se coupe les doigts, le vainqueur s'est versé du métal en fusion dans le gosier... alors que le chemin de fer allait rendre la licenc
Critique
Ils sont Chu
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par Sean James ROSE
publié le 18 mars 2004 à 23h48
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