Le titre pourrait coiffer un essai de psychologie, mais c'est d'un précis d'histoire qu'il s'agit. Un précis écrit à deux voix pour ne pas dire à quatre mains. En l'occurrence, il a impliqué deux langues et la participation de beaucoup plus que quatre mains. Deux collectifs, de respectivement six professeurs palestiniens et six professeurs israéliens, travaillant avec le concours de six délégués internationaux et d'un observateur israélien, se sont attelés à l'exposé parallèle de leur histoire : celle qu'ils partagent et qui les oppose, de la déclaration Balfour (1917) à la première Intifada (1987). Initié par PRIME (Peace Research Institute in the Middle East), une ONG fondée avec l'aide de l'Institut de recherche sur la paix de Francfort, le livre est d'abord destiné aux lycéens des deux camps. Il est court. Moins d'une centaine de pages, dont chaque feuillet comporte, à gauche, la version israélienne des faits et, à droite, la version palestinienne. Chacune a été, localement, traduite à la fois en hébreu et en arabe, et l'ouvrage, introduit en 2002, est aujourd'hui utilisé par 800 élèves dans 12 lycées.
«Dans les périodes de guerre et d'affrontements, les élèves des écoles ne connaissent qu'une partie de l'histoire, la leur, qu'ils supposent être vraie, constatent, en préambule, les initiateurs du projet. Souvent l'enseignement se trouve engagé dans un processus d'endoctrinement. (...) Les héros des uns sont les méchants des autres. Nous croyons qu'il est temps de former l