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Critique

Les Grimm parfaits

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Nikolaus Heidelbach ne tenait à pas illustrer les Contes. Et pourtant..
publié le 22 avril 2004 à 0h18

L'éclectique collection de contes des éditions du Seuil voyageait déjà de l'Asie au Mississippi, d'Italo Calvino à Henri Gougaud. Avec ce double volume (dont la première partie est parue en octobre), elle nous emmène en Allemagne retrouver deux frères que nous croyons connaître sur le bout des doigts, et un auteur-illustrateur pour les enfants qui nous avait enchanté avec Que font les petits garçons ? Un album ovni, hors des modes et du temps (paru en 2000 chez le même éditeur).

«Au départ je ne voulais pas illustrer Grimm, c'est très comique, raconte Nikolaus Heidelbach, rencontré à Paris, dans un français courant rythmé de silences. Mais, dans le cadre d'un travail collectif, mon éditeur m'a demandé deux ou trois images que j'ai réalisées avec beaucoup de plaisir. Ensuite, il m'a annoncé que tous les autres, très occupés, se retiraient du projet et qu'il ne restait que moi pour le mener à bien.»

Deux ans plus tard (dont trois mois consacrés à la lecture des textes dans leurs différentes versions), paraissait, il y a neuf ans, en Allemagne ce recueil de 220 contes choisis par l'illustrateur. Soit le Petit Poucet et autres Chaperon rouge, «vous savez bien qu'on ne pouvait pas les éviter», et d'autres moins connus comme l'Argent du ciel ou la Clef d'or qu'il s'est plu à dénicher.

Pour les premiers, si souvent et depuis si longtemps représentés, il a rusé, comme les héros des contes, les dessinant souvent de dos. Sa façon à lui de déjouer une imagination collective imbibée de Dis