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Libération

Iliade l'avenir.

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publié le 27 mai 2004 à 0h47

Ilium est un retour en grand à la science-fiction, sept ans après l'Eveil d'Endymion. Entre-temps, Dan Simmons a continué à sauter de genre en genre, dans un gymkhana littéraire qu'il pratique depuis plus de vingt ans. Dans une librairie, on peut trouver ses livres dans le rayon SF, mais aussi en polar, et même sur les étals de littérature générale. Ses romans précédents n'étaient pas de la SF. Les Forbans de Cuba (1999), sorti en France en 2000, se consacre aux six mois d'Hemingway à Cuba en 1942. L'Epée de Darwin tient du suspense. Les Chiens de l'hiver tire vers l'horreur fantastique. Revanche, fraîchement arrivé sur les présentoirs français, est la suite de Vengeance, une série policière qui a pour héros le privé Joe Kurtz. L'Américain a aussi produit des nouvelles dont l'une, commandée pour l'anthologie Destination 3001 de Robert Silverberg et Jacques Chambon, méritait qu'on s'y arrête un peu. Le 9 av contenait les prémices de ce roman-ci, Ilium.

Pour expliquer cette bougeotte, l'écrivain, qui vit à Longmont dans le Colorado, entre l'industrieuse Denver et les vastes Rocheuses, a donné un jour à la revue Locus une raison pour le moins agricole. «J'ai grandi dans le Middle West. Tout le monde ici sait ­ c'est dans notre ADN ­ que la rotation des cultures est primordiale. Si on laisse le même type de culture pousser dans le même champ pendant des années, plus rien n'y poussera» (1). Telle est sa recette appliquée à l'écriture. Les frontières entre les genres, comparables p