Avec Ilium, Dan Simmons s'attaque à un nouvel univers. Ce premier volet d'un diptyque Olympos est attendu cette année aux Etats-Unis part d'une idée folle : transposer l'Iliade d'Homère dans la science-fiction. Le roman mène trois histoires parallèles qui se situent plusieurs siècles dans le futur. La première projette le lecteur dans une guerre de Troie saignante. Un universitaire spécialiste d'Homère, Thomas Hockenberry, ressuscité du XXe siècle par tripotage ADN, a reçu pour mission des dieux d'observer le siège de Troie. Sans intervenir dans le déroulement de la guerre, qui dure déjà depuis neuf ans, Hockenberry prend des notes et s'assure que les faits collent bien avec le chant antique. Il sait qui va mourir et comment, alors que les dieux eux-mêmes ne le savent pas. Après de superbes scènes de bataille entre Achéens et Troyens, notre scholiaste se téléporte avec son rapport sur le mont Olympe, non pas le séjour mythique de Zeus mais le volcan de Mars. C'est là que se trouve le QG du panthéon grec.
La seconde histoire est celle de deux moravecs, créatures semi-organiques des lunes de Jupiter, envoyées sur Mars pour enquêter sur sa suspecte suractivité quantique. Mahnmut et Orphu sont passionnés de littérature terrienne, de Shakespeare et de Proust. Leurs dialogues sont des morceaux de bravoure et le texte notamment les sonnets de la Tempête les aide à traverser les situations épineuses. Quand les personnages fictifs eux-mêmes ne se matérialisent pas (des statues