Le Grand Diamant des Hoggarty, dont la première édition anglaise date de 1841, est un roman capitaliste, mais du petit capital, de même qu'il n'est pas capital dans l'oeuvre de l'auteur de la Foire aux vanités, le Livre des snobs et Barry Lindon, mais très amusant quand même. Thackeray est né en 1811 en Inde où son père, mort quand le futur écrivain avait quatre ans, cherchait à faire une fortune qui ne fut pas si grande que le fils ne la dilapide rapidement. Sa vie semble avoir été malheureuse, la folie de sa femme s'ajoutant à ses problèmes d'argent, et il mourut à Londres en 1863. Le ton de son oeuvre est celui de la satire et de l'ironie. Le Grand Diamant des Hoggarty raconte en quelque sorte les aventures d'un imbécile heureux (puis malheureux, puis encore heureux quand un iota moins imbécile). Le sujet du roman est-il alors le bonheur ou l'imbécillité ?
Le quatrième chapitre s'achève ainsi : «En me retournant dans mon lit, je ne pus m'empêcher de penser à la chance que m'apportait mon bijou ; et ce n'était rien encore auprès de ce que vous verrez dans le chapitre suivant.» Lequel s'intitule «Comment le diamant l'introduit dans un milieu de plus en plus distingué». Car, si Samuel Titmarsh est le narrateur du roman et parle donc à la première personne, les titres de chapitres ne l'évoquent qu'à la troisième personne, ajoutant une distance à celle qui ressort déjà des propres déclarations du narrateur, moins habile que le lecteur à interpréter ses propres aventures c'est