On voyage parce qu'on a toujours voyagé comme on écrit parce qu'on a toujours écrit, même quand on fait autre chose. Olivier Frébourg a trente-neuf ans et continue de faire les deux avec un certain soin esthétique, le doigt sur le pli de l'aventure. Un homme à la mer, son neuvième livre, est son autoportrait en pied marin, à la fois aérien, enfantin et sanglé: la géographie intime d'un petit hussard océanique.
Frébourg est né tandis que son père était second du côté de Caracas sur le paquebot Antilles, de la Compagnie générale transatlantique. Son livre s'ouvre sur le naufrage du bateau, six ans plus tard, au large des îles qui ont inspiré son nom. L'enfant vit alors en Guadeloupe. Un rêve coule, un rêveur naît : un garçon pour qui l'encre et l'eau salée naissent à la même source, entre la Guadeloupe et la Normandie où il vécut ensuite, où il s'est réinstallé depuis, quand le bar du Pont-Royal, sur les quais de Paris, a fermé.
Trois Frébourg nichent en un et semblent faire plutôt bon ménage. Du côté de chez Saint-Germain, il y a l'éditeur parisien précis, consciencieux, le lecteur pour qui la littérature est une vocation : après avoir travaillé à la Table ronde, il vient de fonder sa propre maison, les Editions des Equateurs, où il a entre autres publié Full Speed, de Frédéric H. Fajardie, et la Femme Havane, de Jean-Yves Martinez.
Du côté de chez Saint-John Perse, il y a le fils de capitaine et petit-fils de pêcheur grandi sous les tropiques. Celui-ci continue d'effeuiller ses