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Libération
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Foucault, les derniers jours

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Daniel Defert, compagnon du philosophe, raconte, dans une interview inédite réalisée il y a huit ans, les conditions de la mort de Michel Foucault. Mensonges et malentendus sur le sida l’ont conduit à créer l’association Aides.
Michel Foucault, en 1980. (Jerry Bauer/Opale)
publié le 19 juin 2004 à 1h07

Le 30 novembre, «Libé» célèbre le quarantième anniversaire d’Aides, la plus grande association européenne de lutte contre le VIH /sida. A cette occasion, et en attendant le supplément et le forum à la Maison des métallos, à Paris, nous republions quelques articles parus dans nos pages depuis le débout de la maladie.

Daniel Defert, sociologue, a toujours refusé d’évoquer la mort de Michel Foucault. Pendant plus de vingt ans, il a été le compagnon du philosophe. C’était en 1996, chez lui, dans son appartement du XVe arrondissement de Paris. Ce jour, il avait accepté d’en parler, pour le projet d’un livre où différents acteurs de la lutte contre le sida aborderaient un moment unique de ce combat. La mort de Michel Foucault fut un des moments «où quelque chose bascule». Car c’est à partir des malentendus, des mensonges, des prises de pouvoir médicales et politiques, et plus généralement des hypocrisies autour de ce décès à l’hôpital Pitié-Salpêtrière, que Daniel Defert allait décider de faire de son deuil une «lutte». En créant, en décembre 1984, l’association Aides, qui allait bouleverser le paysage, non seulement de l’épidémie de VIH en France, mais aussi celui de la santé.

Aujourd'hui, pour les vingt ans de la mort de son compagnon, Daniel Defert a accepté que Libération publie cet entretien.

Juin 1984, Michel Foucault vient d'être hospitalisé.

Michel n'a été hospitalisé qu'une