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Libération

Rushdie mobilise l'Amérique des lettres contre Bush

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A New York, il a invité des écrivains tels Paul Auster ou Don DeLillo à une lecture dénonçant les menaces de «censure» et le «mensonge».
publié le 9 août 2004 à 1h42

New York, intérim.

Il y a quinze ans, Salman Rushdie a dû se cacher pour avoir écrit ce que certains refusaient de lire. Aujourd'hui, il veut dénoncer une autre censure dans son pays d'adoption, les Etats-Unis. Pour ce faire, PEN, la société d'écrivains qu'il préside, a organisé mercredi dernier à New York une soirée au titre évocateur d'«Etat d'urgence». Une quinzaine d'écrivains ­ certains grands noms, Paul Auster, Ariel Dorfman, Don DeLillo, Russell Banks ­ sont venus lire des textes qui ne sont pas les leurs, mais dont les phrases, même composées dans d'autres circonstances, font écho à la situation politique actuelle. Devant un drapeau américain, ils se sont succédé, sans grandiloquence, pour avertir mais aussi rassurer un auditoire longtemps bâillonné par la crainte du terrorisme.

«Tragédie». «Les gens viennent aux Etats-Unis parce qu'ils admirent la liberté d'expression, c'est ce qui m'a attiré ici. C'est une tragédie de penser que cela est menacé.» Avant d'entrer sur scène, Salman Rushdie dénonce le contrôle accru de l'administration Bush sur les médias. «Depuis quatre-vingt-deux ans, PEN se bat pour cette liberté dans d'autres pays. Il est important de ne pas ignorer le problème lorsqu'il arrive à notre porte. Nous avons lancé une campagne pour amender le Patriot Act, qui permet aux services de renseignements de surveiller la correspondance électronique et les lectures d'éventuels terroristes.» La campagne s'attaque aussi à une loi peu connue qui donn