Les écrivains sont des gens comme nous. Fin août, ils préparent leur rentrée. Vendredi dernier, vers 14 h 30, ils montaient dans deux bus opportunément garés devant l'église Saint-Germain à Paris et s'en allaient évangéliser la Haute-Normandie le temps d'un week-end. Cette escapade au nom de la littérature a pour nom «Feuilles d'automne». C'est le tout premier festival de la rentrée littéraire. Il a pour cadre Forges-les-Eaux : son casino, ses prés, son spleen au goût de brique. Les organisateurs de cette expédition, un couple fort sympathique, entendent «démontrer que le monde de l'édition ne se limite pas à quelques arrondissements parisiens et qu'il peut s'étendre bien au-delà». Jusqu'à 110 km du périphérique pour être précis, en roulant vers le nord-ouest. Soit deux heures de Pullman en compagnie d'auteurs et d'éditeurs peu enclins à beugler des chansons de marins. C'est dommage. Ou peut-être pas.Il y avait du beau monde : une cinquantaine de romanciers «sélectionnés pour leurs qualités littéraires» (cette année encore, on a renoncé à les départager sur leurs performances au ping-pong). Pendant deux jours, l'écrivain s'est exposé sous de blancs chapiteaux plantés sur des pelouses très vertes. Quelques dizaines de touristes et d'habitants de Forges-les-Eaux (appelés forgions) sont venus voir cet être singulier, affable et si naturellement torturé. L'écrivain invité à Forges est tenu d'effectuer quelques exercices : décliner sa bibliothèque idéale, faire son autocritique (
Entre la foire et l'hommage
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par Edouard Launet
publié le 2 septembre 2004 à 1h58
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