Natsuki Ikezawa, romancier japonais fana de rêve et de grands espaces, ex-traducteur d'auteurs grecs ou de Jack Kerouac et John Updike, est un adepte des virages à 180 degrés. Il décide aujourd'hui, à 49 ans, après dix ans passés à Okinawa, de quitter le Japon pour la France. La soeur qui portait des fleurs , inspiré de faits réels qui ont défrayé la chronique à Bali, est traduit en novembre aux éditions Picquier. Rencontre à Tokyo avant l'aller simple pour Paris.
Pour quelles raisons quittez-vous le Japon pour la France ?
Il y a probablement de ma part un désir de changement. Une étape s'achève pour laisser place à une autre qui me stimule. J'en avais envie depuis très longtemps. J'aime beaucoup la culture française. Votre départ est-il un exil ?
Non. Je ne prévois pas de m'installer définitivement en France. Plutôt d'y vivre un certain temps avec ma famille. A l'époque où je traduisais des auteurs grecs, j'ai vécu trois ans en Grèce.
Pourquoi n'avoir jamais vécu à Tokyo ?
Je ne peux pas prendre de recul par rapport au centre si j'y vis. A Okinawa, j'étais à la périphérie du centre, à même de l'observer. En France, je serai à poste idéal pour mieux comprendre mon pays.
Quitter son île, n'est-ce pas un arrachement quand on est homme de mer et d'archipel ?
J'ai passé de longues années sur une île, mais je n'étais pas isolé. Bien qu'installé dans les Ryûkyû à Okinawa, je n'ai jamais cessé de voyager. Chaque fois, j'étais heureux de retrouver mon île, sa nature luxuriante, et les gens