C'était le plus prestigieux des organismes voués au soutien de la vie littéraire en région. Le Centre régional du livre du Languedoc-Roussillon (CRL) a cependant été rayé de la carte, au printemps dernier, par Georges Frèche, le nouveau président régional PS. Le maire de Montpellier, dans son ire contre cette institution, coupable d'avoir existé sous d'autres auspices politiques que les siens, a même, en guise d'oraison funèbre, prononcé à son encontre des allusions qui ont amené cinq des (ex) cadres dirigeants du CRL à lui intenter un procès en diffamation .
Au-delà de son cortège de contentieux locaux, l'affaire a plongé la communauté intellectuelle dans la stupeur. L'éradication brutale du CRL Languedoc-Roussillon semble, en effet, remettre en cause le modèle même de la politique régionale du livre. Mais, à y regarder de près, la généralisation des CRL n'est pas un acquis. Certaines régions en sont dépourvues, à commencer par l'Ile-de-France, ainsi que les Pays de la Loire et la Corse. Par ailleurs, les centres «du livre», ou «des lettres», alternent, en régions, avec des «agences de coopération entre bibliothécaires», ou autres «offices» porteurs de sigles variés. A la Direction nationale du livre, on renvoie, pour l'évaluation de ces actions régionales, à... la Fédération française pour la coopération des bibliothèques, des métiers du livre et de la documentation.
«Nées après 1982, dans la foulée des lois de décentralisation, les structures régionales pour le livre ont ét