A lire le titre, on croit qu'il s'agit d'une suite à l'Hôtel Crystal, un opus précédent d'Olivier Rolin qu'on aurait manqué et qui, du coup, nous manque effroyablement, vu notre fidélité immarcescible à l'auteur de l'Invention du monde. Et puis non, il est question ici d'une vraie suite, non pas une composition musicale (faite de plusieurs pièces de même tonalité) donnée dans un palace de province (l'hôtel Crystal est sis rue Chancy à Nancy) (encore que...), mais bel et bien, au sens anglais de ce mot, un appartement de plusieurs pièces en enfilade, loué à un seul client, dans un hôtel de luxe. De luxe, on le suppose car il n'y a guère de suite dans les bouis-bouis, mais au fond on n'en saura rien car l'auteur n'en a gardé aucun souvenir, il voudrait bien pourtant (pour des raisons sexuelles que nous dirons plus loin si nous avons la place. Cette parenthèse est une réplique assez injuste aux dizaines de promesses du même genre que fait le livre et ne tient pas). Voilà pourquoi sur les quelques douzaines de chambres d'hôtel que décrit le roman, celle de l'hôtel Crystal est la seule que nous aurons tenté de visiter plusieurs fois. En vain.
Reprenons. Et prenons le livre au pied de la lettre, feignons de le croire sur parole, sinon on ne comprend rien : dans un avertissement liminaire, l'éditeur («liminaire» vient du mot latin limen qui signifie «seuil», ça tombe plutôt bien) dit comment les textes qui suivent lui sont parvenus (en vrac dans une valise à soufflets récupérée rue