Paula Fox a écrit ses premières nouvelles à 20 ans. Pendant près d'une décennie, «elles ont toutes été refusées», dit-elle à Oliver Broudy qui l'a rencontrée pour une de ces longues interviews de la Paris Review, «l'Art de la fiction». L'auteur de Personnages désespérés s'est mise au roman dans les années 60, en Grèce, où elle a passé six mois avec son mari et leurs deux enfants : elle avait enfin du temps devant elle. C'est là qu'elle a commencé à oeuvrer pour les deux publics, grands et petits. Pauvre Georges ! a paru en 1967, en même temps que la Chambre de Maurice (lire ci-dessous), ensuite elle a alterné. «J'ai aimé écrire des livres pour enfants, dit Paula Fox. J'ai vraiment pris plaisir à les écrire. Je ne me suis pas amusée autant à écrire des romans. J'ai dû tellement me battre. Quand cela marche bien, c'estun bonheur. Quand cela ne marche pas, c'est comme aller chercher les mots à la grue pour les hisser sur la page.» Mais pourquoi et comment un écrivain continue-t-il à écrire ? Dans les années 70 et 80, Paula Fox ne trouvait plus d'éditeur, elle a vu ses romans pour adultes refusés jusqu'à trente fois. Réponse : «J'ai une sorte de détermination (...). Des gens m'ont dit: "Je n'ai aucune confiance en moi, ça m'empêche d'écrire", et j'ai répondu: "Vous n'avez pas besoin d'avoir confiance. Ecrivez. Tout le monde est en plein milieu d'une histoire. Il suffit de rédiger la fin."» Paula Fox fait remonter aux années 40 cette notion d'affirmation de soi qui paraît aujourd
«Tout le monde est au milieu d'une histoire»
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publié le 23 septembre 2004 à 2h14
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