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Libération
Interview

Monsieur l'agent

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Agent littéraire, une profession en voie d'apparition en France. Entretien.
publié le 7 octobre 2004 à 2h28

Pierre Astier, fondateur et ex-directeur du Serpent à plumes (de 1988 jusqu'à son rachat, au printemps, par Le Rocher), s'allie avec Alexandre Civico, associé de l'agence Lora Fountain et directeur de collection aux éditions Naïve, pour créer l'agence littéraire Astier et Civico. Explications des intéressés.

Pourquoi investir le métier d'agent littéraire ?

Alexandre Civico. C'est un métier qui n'existe pratiquement pas en France, alors qu'il est en plein essor partout ailleurs. Pas seulement dans les pays anglo-saxons, mais aussi en Espagne, en Italie, en Allemagne... Dans toute l'Europe, y compris à l'Est. A la Foire du livre de Francfort, l'espace réservé aux agents occupe maintenant un étage entier du pavillon VI ! A Paris, cependant, il n'y a qu'une dizaine d'agences, dont celle de Laura Fountain, Boris Hoffman ou Michelle Lapautre. Encore sont-elles principalement axées sur la représentation d'auteurs, d'éditeurs ou d'agents étrangers. Cela ne va pas durer. Les mutations du paysage éditorial français poussent à l'alignement sur l'extérieur.

Pierre Astier. Déjà, des auteurs français, comme Frédéric Beigbeder, par exemple, vont se chercher des agents à l'étranger. Et c'est regrettable, car un agent étranger n'est pas à même de discuter avec un auteur de son texte comme le ferait un agent français. Cette profession inclut en effet une part éditoriale, qui consiste à aider à la mise au point du texte jusqu'à une forme accomplie. Ce soutien pallie un lien qui s'est souvent dist