Amorce d'agitation sociale dans la librairie, avec la convocation aujourd'hui, par la CGT, d'une assemblée générale des salariés de la branche à la Bourse du travail de la rue de Turbigo (1). Motif de cet appel : l'initiative du Syndicat de la librairie française (SLF) et de la Fédération française des syndicats de librairie (FFCL), qui ont dénoncé, le 4 octobre, la convention collective en vigueur. Cette dénonciation ouvre une période de négociation de quinze mois, au terme de laquelle une nouvelle convention devra être adoptée. A défaut, les salariés nouveaux de la branche seraient réduits aux seules garanties accordées par le code du travail, seul le personnel déjà en place gardant les avantages assurés par l'ancienne convention.
Gilles de La Porte, président du SLF, explique la dénonciation de la convention par la difficulté de «la gérer de concert avec les syndicats patronaux de la papeterie et de la bureautique, métiers très différents du nôtre, auxquels elle nous associe. Toute négociation avec les syndicats salariaux ne pouvait être entreprise que sur la base d'un accord patronal préalable, délicat à obtenir, et les dissemblances économiques entre nous rendaient l'adaptation des grilles de qualification communes très difficile. La librairie étant marquée par la spécificité de la loi Lang et la prépondérance de la dimension culturelle, nous pensons qu'il vaut mieux élaborer une convention qui lui soit propre».
Côté salariés, cependant, ce n'est pas l'enthousiasme. En ju