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Libération

Melville chante la blouse

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publié le 28 octobre 2004 à 2h46

Vareuse-Blanche n'est pas le roman le plus célèbre d'Herman Melville, mais tous les melvilliens connaissent sa première phrase : «Elle n'était pas très blanche, cette vareuse, mais comme la suite le montrera, elle l'était en vérité bien suffisamment.» Car le livre paraît à Londres le 2 février 1850 (et aux Etats-Unis le mois suivant, l'écrivain américain a alors trente et un ans) et, le 1er février, Melville a mis la première main à un roman alors intitulé la Baleine qui deviendra un des plus fameux de la littérature universelle sous le titre de Moby Dick, baleine très blanche. Un des personnages, le plus sympathique, de Vareuse-Blanche est nommé Jack Chase, et Billy Budd, le dernier livre de Melville, celui qu'on trouvera sur sa table de travail à sa mort en 1891, porte cette dédicace : «Dédié à Jack Chase/Anglais/Que ce grand coeur soit encore de ce monde/Ou qu'il ait trouvé refuge au Paradis/Chef de hune/en l'an 1843/à bord de la frégate américaine/United States.» Le United States sert de modèle à l'Insubmersible du roman de 1850 dont le titre complet est Vareuse-Blanche ou le monde d'un navire de guerre. Si bien que le roman se retrouve profondément lié aux deux chefs-d'oeuvre postérieurs de Melville (1).

Ce deuxième volume des OEuvres en Pléiade comporte également le roman d'aventure et d'apprentissage Redburn et des articles des années 1847-1849. Il fait moins de mille pages, les notes étant érudites et simples, de sorte qu'on y retrouve le charme des anciens Pléiade qu