Dans les Souterrains de Bologne, Sarti Antonio nom et prénom dans l'ordre de l'état civil comme tout bon flic peu porté à baisser les bras, en dépit d'une solitude assumée et de beaucoup de pitié pour l'humanité souffrante passe le plus clair de son enquête dans les égouts de sa ville, au sens propre comme au figuré. Le reste du temps, on le retrouve à la télé, seul héros policier italien à briller non pas dans une, mais dans deux séries noires. Et ce n'est que justice, parce que le flic de Loriano Macchiavelli et son auteur détonnent, à plus d'un titre. Sarti Antonio n'est-il pas sergent dans une police qui ne comporte pas ce grade, travailleur à l'ancienne, tout en flair et tâtonnements, à une époque où rien ne se fait sans l'ordinateur ? Et Macchiavelli, outre le père, le confident, l'alter ego de son propre enquêteur, n'est-il pas également le chef de file de la fameuse écurie du polar bolonais dont Lucarelli et Fois qu'il a réunie dans le mythique groupe 13 ? Cependant, il appartient à une ou deux générations précédant celle de ses poulains, puisqu'il est né en 1934. Autant dire qu'il en a vu d'autres et qu'il a été au Parti communiste comme un peu tous à une certaine époque à Bologne. Cela lui donne un regard plongeant sur sa ville, strate par strate, des tours aux souterrains justement. D'où ce sentiment du temps qui passe dans ses romans, celui de l'Histoire comme celui des histoires, d'où la méfiance affichée face aux pouvoirs et le dégoût des oeuvres de la
Critique
Il en faut pour tout l'égout
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publié le 25 novembre 2004 à 3h09
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