Page 120, dans l’élan, on lit : «Les hommes assistent aux enterrements, les femmes aux naissances.» C’est Augustin qui le dit, il dit cela pour qu’on l’excuse de ne pas avoir accompagné Sonia à l’enterrement de Camille. Augustin, est tout excusé, Sonia et lui sont des anges l’un pour l’autre. N’empêche, les choses ne se répartissent pas ainsi : les hommes et les femmes naissent et meurent, une fois chacun, en bonne justice, ce sont les naissances et les enterrements des autres qui font la différence. Bien sûr, l’enfant naît d’une mère, une femme présente, le corps souffrant, le coeur réjoui parfois, souvent, mais on ne peut pas dire que la parturiente «assiste» à la naissance de son enfant : ils se séparent.
Il n'est question de rien d'autre que de séparation dans la Femme du mur. Mais on ne le sait pas tout de suite, il y a d'abord cette femme près d'un mur qui vit là dans une alcôve de pierre des jardins de l'Observatoire à Paris, Sonia. Et Klara qui veut la recueillir. La sauver, pourrait-on dire, s'il n'était question que de charité. Mais peut-on sauver quelqu'un qui se sauve, qui se fuit, qui fuit un ailleurs pour tenter de se retrouver. Sonia accepte l'hospitalité de Klara puis s'en va en laissant juste un mot : merci. Klara ne fait pas vraiment partie de l'histoire, elle n'est là que pour recevoir la longue lettre de la page 142, lorsque tout aura été dit dans le désordre et qu'il sera temps de comprendre, de mettre de l'ordre et de l'espoir dans les têtes ravagées par