Entrez dans la danse, et voyez comme elle avance, un pas chez l'un, un pas chez l'autre, glissé, couru, jeté, s'arrêtant juste ce qu'il faut pour laisser descendre la verticalité de la pensée. Leslie Kaplan écrit comme on a envie de respirer, comme on capte le mouvement, le rythme. Fever, dit le titre de son nouveau roman, titre de chanson, toutes les chansons sont en anglais dans les bandes-son de Leslie Kaplan, cela ne désigne pas seulement une origine américaine, pas seulement une appartenance à la génération des enfants du rock et du jazz. C'est l'allégement de nos vies, par les voix de Patti Smith, de Janis Joplin, de Bob Dylan. Et de Peggy Lee : Fever. Fever brasse la bonne fièvre des discussions, nous entraîne chez Damien, chez Pierre, garçons de classe terminale amoureux du professeur de philosophie, madame Martin. Ils découvrent Spinoza, testent leurs arguments, bonne et mauvaise foi pêle-mêle. «La passion pour les idées, madame Martin la transmettait d'emblée. Les élèves apprenaient comment penser les impliquait, ici et maintenant. Les théories n'étaient pas des constructions abstraites, mais avaient des enjeux concrets, matériels, et analyser, comprendre, questionner, choisir des solutions étaient des activités inscrites dans le monde, passé et présent.» Deux garçons en pleine ébullition textuelle et sexuelle. Pourquoi a-t-elle viré en mauvaise fièvre ?
Fever commence sans ambages sur un de ces actes gratuits qu'on voyait naguère du côté d'André Gide (les Caves du