Le 25 juillet 1830, le roi Charles X promulgue les célèbres Quatre Ordonnances, dont la première suspend la liberté des journaux. Le lendemain, une Protestation des journalistes, rédigée par Thiers et signée d'une quarantaine de plumes célèbres, appelle à la résistance. Paris se hérisse de barricades qui, en trois jours, auront raison du régime des Bourbons. Pour Christophe Charle, cet événement marque le début d'un «cycle», fondé sur l'étroite intrication de la politique, de la société et des médias. D'autres moments auraient bien sûr pu être retenus. La Révolution française par exemple, qui inscrit dans le droit la liberté d'expression et suscite une extraordinaire floraison de titres, ou encore l'année 1836, durant laquelle quelques patrons de presse inventifs (Emile de Girardin, Armand Dutacq) conçoivent un nouveau type de quotidien, adossé au marché, aux réclames et au roman-feuilleton. Mais ce début du XIXe siècle voit de toute évidence s'esquisser une nouvelle dynamique médiatique, qu'encouragent les progrès continus de l'alphabétisation. Culminant autour de 1900, qui constitua l'âge d'or de la presse à grand tirage, cette puissance fut peu à peu entamée durant l'entre-deux-guerres, période de déclin des titres nationaux au profit des grands régionaux, des hebdomadaires et de l'information radiodiffusée. C'est sur ce Siècle de la presse que revient ce solide ouvrage de synthèse. En quinze chapitres brefs, il offre de bonnes mises au point sur le monde des journaux et
Critique
Les plumes se hérissent.
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par Dominique Kalifa
publié le 6 janvier 2005 à 23h27
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