L'écrivain américain Guy Davenport est mort le 4 janvier d'un cancer, à l'âge de 77 ans, nous a appris son traducteur, Bernard Hoepffner, dans un hôpital de Lexington (Kentucky), ville où il avait enseigné de 1963 à 1991 (ne sachant pas conduire, il habitait près du campus, ce qui avait géographiquement limité sa carrière universitaire). Dans sa postface à Verre, ironie et Dieu, recueil de la poétesse canadienne Anne Carson (paru en 2004 chez José Corti), Davenport donne quelques pistes de lecture pour d'autres textes de sa consoeur ; d'Eros the Bittersweet, il dit par exemple que «tout en étant vivifiés par le tournoiement de son éclat, nous apprenons que son auteur est une philosophe pleine de ruse et une lectrice subtile, une érudite dont l'esprit possède la fraîcheur d'une prairie printanière, où l'on ne trouvera pas la moindre poussière. Ceux qui étudient les textes anciens sont en général assez alertes. Erasme était la plus charmante des créatures de Dieu.» Ne serait-ce pas le plus juste des autoportraits ? Comme Carson, Davenport est un helléniste : «Pour l'helléniste, le passé n'est rien d'autre qu'une des pièces de la maison, aussi familière que les autres pièces.»
Enseigner, traduire du grec, dessiner, peindre, écrire et illustrer ses écrits, Guy Davenport a toujours eu l'obsession de la transmission, de la citation, de la culture : «Mes nouvelles sont des leçons d'histoire. Mes poèmes sont des cours d'esthétique», peut-on lire dans le dossier américain rassemblé pa