Démissionnaire du Seuil, Jacques Binsztok (ex-responsable de son département «images») est aussi un rescapé du tsunami. Ou presque, corrige-t-il : «La région indienne du Kérala dans laquelle j'étais n'a pas été très touchée. En outre, j'avais quitté la côte la veille pour aller dans les montagnes...» De retour à Paris, il est désormais, en tout cas, le fondateur d'une nouvelle maison d'édition, Panama. Un nom exotique, également, mais chargé de connotations plus heureuses (élégance, luxe, cigare) ainsi que d'une référence déterminée à Cendrars et à l'un de ses poèmes, extravagant et précurseur, d'avant la guerre de 14 : «Panama ou mes 7 oncles d'Amérique».
La nouvelle société, encore dans les langes, s'est choisi un berceau, «dans le Ve arrondissement, près des anciens locaux du Monde». L'adresse, au 26, rue Berthollet, est celle d'une «maison donnant sur un petit jardin». Elle nécessite quelques aménagements, mais pourra commencer à accueillir les premiers panaméens dès février et devrait être totalement installée fin mars. Jacques Binsztok préfère, pour le moment, rester discret sur la composition définitive de son équipe, laquelle, cependant, comprend d'ores et déjà deux de ses anciens collaborateurs du Seuil, eux aussi démissionnaires : Damien Serieyx (ex-directeur commercial, qui a achevé son préavis la semaine dernière) et Brigitte Morel (ex-éditrice jeunesse).
Sur le plan financier, leur Panama ne sera pas un pavillon de complaisance, affirme Binsztok, qui assure que la