Deux librairies de théâtre parisiennes ferment, dans le Ve et le VIIIe arrondissement, une nouvelle ouvre ses portes, dans le VIIe. Ce chassé-croisé est un événement au pays des librairies spécialisées où les magasins consacrés aux livres traitant des spectacles vivants ne se comptent plus guère que sur les doigts d'une seule main. Il y a surtout le Coupe-Papier (rue de l'Odéon), la librairie Marivaux (près de l'Opéra-Comique, très fréquentée par les élèves des cours d'art dramatique), la librairie Garnier-Arnoult (fortement axée sur la bibliophilie), et, jusqu'à hier encore, la librairie Bonaparte (sise dans la rue éponyme) et la librairie Coup de théâtre (rue des Moulins). La première a baissé le rideau le 24 décembre, la seconde le 31. Toutes deux se sont réincarnées, le 13 janvier, à travers une nouvelle enseigne Coup de théâtre, qui réunit leurs deux fonds et surmonte les locaux de l'ancienne agence de voyage Austral Lagon, 19, boulevard Raspail, près de la librairie Gallimard.
Le rapprochement s'est opéré sous la houlette de Philippe Tesson, qui, outre ses activités de critique théâtral et de directeur de l'Avant-Scène Théâtre, avait racheté la librairie Bonaparte (fonds et murs) il y a cinq ans, à Mme Buisson. Trouvant le lieu trop exigu et désirant développer le potentiel de la librairie, il a proposé à Patrick Isabel, patron de la librairie Coup de théâtre, de lui racheter son magasin pour le jumeler au sien. Détenteur également de l'agence et des locaux du boulevard