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Libération
Critique

Louis XVI, la question n'est pas tranchée

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Jean-Luc Benoziglio raconte la vie de Louis XVI, grâcié avec Aline au bord du lac Léman.
publié le 20 janvier 2005 à 23h49

Qu'on se le tienne pour dit : «Louis XVI, échappant de justesse à la guillotine, fut par la Convention condamné au bannissement perpétuel», c'est écrit en quatrième de couverture. Il ne s'agit plus de se demander ce qui se serait passé si le Dauphin, fils de Louis XVI, n'était pas mort au Temple (sujet bateau des romans d'histoire-fiction), ni même comment la face du monde eût été changée si Louis XVI n'était pas mort, il s'agit de passer à la vitesse supérieure, en enlevant le «si» : Louis Capet ne fut pas décapité, ne fut pas décapété, un point c'est tout. Raison pour laquelle sans doute son chef et ce qui le couvre sont le running gag capital du treizième roman de Benoziglio, sont presque tout ce qui caractérise Louis maintenant qu'il peut en profiter, sorte de métonymie plus encombrante que d'avoir perdu la tête : «Il portait, qu'effarée l'assistance contempla bouche bée, il portait, enfoncée un peu de guingois et bientôt détrempée, il portait cette perruque dont on devait plus tard apprendre que, comme d'autres d'un banal suroît, d'une vulgaire capuche, il avait l'habitude de s'en coiffer sous la pluie, ajoutant qu'il tenait cette relique de son arrière-arrière-arrière-grand-père, Quatorzième du nom.» Pour ce qui est des têtes tranchées ­ rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ­, on en trouvera plus loin deux de «chevreuil empaillées», tout autant récurrentes et avantageusement décoratives.

Si Bouvard et Pécuchet sont deux chapeaux, Louis XVI est une perruq