Née en 1948, Kathy Acker est morte d'un cancer du sein en 1997, la même année que William Burroughs et Allen Ginsberg. Elle était une grande figure de la post-beat generation, Pierre-Yves Pétillon la définissant dans Histoire de la littérature américaine (1939-1989) paru chez Fayard comme «une sorte de William Burroughs femelle, une nymphomane version punk (...) mais qui aurait lu Lacan sur le phallus manquant» et voyant dans Sang et stupre au lycée, écrit en 1978, l'influence de l'antipsychiatre «Ronald Laing relu à travers Histoire d'O». «Selon une technique du cut-up de Burroughs, son écriture juxtapose fragments oniriques d'une autobiographie tourmentée, fantasmes affleurant spasmodiquement à la conscience, synopsis de film, graffiti pornographiques (en particulier des sexes de femme), et citations (Proust, Pasolini, Violette Leduc, Dickens, Sade, Cervantes et beaucoup d'autres)», écrit encore Pierre-Yves Pétillon. De Rimbaud à Foucault en passant par Bataille et Genet, la culture française a, selon ses propres dires, particulièrement intéressé Kathy Acker.
Sous le titre «Au lycée» et le sous-titre «Marre des parents», Sang et stupre... commence ainsi : «N'ayant jamais su ce qu'était une mère, la sienne étant morte lorsqu'elle avait un an, Janey dépendait de son père en toutes choses et le considérait comme un petit ami, un frère, une soeur, des revenus, une distraction et un père.» C'est en tant que petit ami qu'il faillit, alors qu'elle a dix ans, en se trouvant une aut