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Libération

De Place en Place.

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En dépôt de bilan depuis 2003, les éditions Jean-Michel Place ont été sauvées par le tribunal de commerce, qui accepte son plan de relance.
publié le 17 février 2005 à 0h36

«Il y a vingt ans, l'Express avait consacré un dossier à notre génération d'éditeurs, assorti d'une photo de classe : Menges, Jean-Edern Hallier, Alain Moreau, Lattès, Belfond, etc. Aujourd'hui, d'indépendant, il n'y en a plus qu'un», confiait Jean-Michel Place, sans trop oser parier sur son avenir, il y a une dizaine de jours. Depuis son dépôt de bilan, en 2003, il avait continué à travailler, à préparer la relance de ses éditions sans baisser les bras. Le 24 janvier dernier, son coeur s'était néanmoins serré en voyant son administrateur judiciaire défendre, devant le tribunal de commerce, l'offre de reprise concurrente présentée par Reed Business Information. Un groupe qui jetait 800 000 euros sur la table pour acquérir ses deux revues d'architecture, quitte à liquider le reste de ses publications (une douzaine de revues, quelque 450 titres en catalogue) et son équipe (30 personnes). Mais le tribunal, le 7 février, a préféré écouter la voix de ses personnels et de ses créanciers, dont la représentante, dit-il les yeux embués, «avait déclaré qu'il n'y avait qu'un seul vrai plan de sauvegarde, le mien».

Le futur s'ouvre à nouveau. «J'ai cinquante-neuf ans, mais je ne les sens pas !», soutient-il avec enthousiasme en regardant ses doigts d'écolier tachés d'encre, le sourire barré d'une petite cicatrice sous son nez en trompette. Lui, le survivant de l'édition non industrielle, il a grandi à Auteuil, loin de Saint-Germain : «Mon grand-père était juriste, mon père avocat.» Des h