Envoyée spéciale à Mopti et Bamako
Mopti, bibliothèque publique
Quand soeur Sophie a pris la parole, on a compris qu'elle n'en avait pas dormi de la nuit. La veille au soir, dans la bibliothèque de Mopti, il y avait du monde pour accueillir la délégation du festival Etonnants Voyageurs. M. Kampo d'abord,directeur régional de la jeunesse et de la culture, et maître incontesté de la soirée, le bibliothécaire, des représentants d'ONG, M. Diallo, instituteur et animateur radio, soeur Sophie et une quarantaine d'enfants et adultes, membres des clubs de lecture de la ville. Dehors, les cris des garçons qui jouaient au foot. Dedans, la salle peinte en bleu clair, les néons, les femmes en boubous, et presque tout le monde avec une petite laine, parce qu'il faisait frais pour la saison. M. Diallo avait raconté une histoire peule et expliqué deux ou trois choses aux visiteurs français : chez les Peuls, les femmes sont aussi importantes que les vaches, et chez les Peuls, on est forcément éleveur, jamais maçon ni mécanicien, sauf les Peuls qui ont dérouté bien sûr. Il a parlé des langues du Mali et fait des comparaisons avec la langue d'oc et la langue d'oil. Et il a regretté qu'il y ait si peu de livres en peul dans les bibliothèques de la ville.
Le deuxième soir, la réunion avait débuté par un petit concert : deux garçons au balafon, un troisième au djembé. Ensuite, M. Kampo avait invité deux des membres de la délégation à parler du théâtre en France. Une causerie qu'ils ont brillamment