Jean Rolin est né le 14 juin 1949 à Boulogne-Billancourt, clinique du Belvédère, ça crée des liens. On veut dire, bien sûr, que cela rapproche de tous ceux qui seraient nés le même jour au même endroit, il y en eut probablement, on naissait comme des petits pains, en ce temps-là. Jean Rolin les a perdus de vue. Mais pas seulement. Cela peut signifier qu'on est de la classe, qu'on se comprend.
On se connaît depuis longtemps, il écrivait dans ces pages il y a vingt, vingt-cinq ans, et encore voici deux ou trois étés. Il y reviendra. Si bien qu'à se retrouver après s'être éloignés un peu, tout un week-end, pour parler de son livre, forcément, on a parlé d'autre chose, surtout que, dans la page de garde où l'on trouve d'ordinaire des cordialités de convention, il avait écrit : «...en souvenir des toasts portés à la santé d'Enver Hodja, des automobiles en pièces détachées dans la cour de la maison de Gragnague, et de tout ce qui a contribué à faire de nous deux authentiques héros du prolétariat». Aussi avons-nous parlé de l'héroïsme prolétarien dont il est d'ailleurs question dans le livre, du héros qu'il eût pu être si les chimères s'incarnaient, du spectateur qu'on en fut, faute d'assez de foi, nous avons parlé de Gragnague, de Joséphine qui y fut souriante, de Jeannot et de sa 201, du petit cabriolet blanc qu'il honora de quelques lignes dans un livre et faillit déshonorer en oubliant le frein de parking dans la pente de Lavaur, d'Alice et des enfants du grillage (ce serait tro