Comment va la famille Polaroid ? Plutôt pas mal si l'on en croit son dernier bulletin de santé, un beau livre dodu emballé dans du papier argenté, riche de 400 photographies extraites des 23 000 collectées par la firme américaine depuis la naissance publique du premier «Pola», parfois appelé «Polo», le 26 novembre 1948, dans la boutique Jordan Marsch, à Boston. On connaît l'histoire de la petite Jennifer, si impatiente de se voir tout de suite que son papa, le Dr Edwin H. Land, inventa un appareil merveilleux, où l'image se développait en un instant, comme par miracle. A peine le temps de se retourner, et déjà apparaissait grand-mère sur l'échelle à Mimile essayant de saisir la queue du chat, réfugié sur la gouttière, le bougre, en attendant l'arrivée des pompiers... Mais ça, ce sont des souvenirs d'amateurs dont il n'existe nulle trace dans Polaroid Book, consacré aux professionnels du bbbzzzzzz. Alors, eux, puisqu'ils sont plus malins que nous, qu'est-ce qu'ils attrapent dans leur boîte à malices ?
Il y a de tout, et même de la couleur dès 1962, c'est une vraie surprise-partie et s'y retrouvent tous les motifs chers à la photographie, y compris le paysage. Le premier qui se jeta à l'eau fut le vieux barbu Ansel Adams, l'un des conseillers artistiques du docteur Land, toujours soucieux d'améliorer les performances de son bébé prolifique (plus de 150 millions d'appareils vendus dans le monde depuis son lancement). C'est lui qui réalisa cette image si célèbre d'une cascade au