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Libération
Critique

En voiture Sigmund !

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Freud aimait boire avec Jung, bronzer avec Minna et étudier les horaires de train avec son frère Alexander. Publication de sa correspondance de voyage.
publié le 10 mars 2005 à 0h55

La psychanalyse n'était pas la seule passion de Freud. Il en avait au moins deux autres, l'archéologie, et les voyages, on le comprend en lisant ce livre. On comprend aussi que l'apport de Freud à la psychanalyse n'aurait pas été le même, il n'aurait sans doute pas été du tout, s'il n'y avait eu ces deux autres passions. Dans «Notre coeur tend vers le Sud», Christfried Tögel a réuni, préfacé et commenté la correspondance de voyage de Sigmund Freud. Tögel, qui est historien de la psychanalyse et directeur du Sigmund-Freud-Center à Magdeburg en Allemagne, affirme (dans une interview par e-mail) que ces lettres et cartes envoyées entre 1895 et 1923, ne nous apprennent «presque rien sur Freud en tant que fondateur de la psychanalyse». En revanche, elles nous apprennent presque tout sur la personne privée, sur l'homme Freud : son amour des voyages, du bon vin, de la bonne chère, du soleil et des bains de mer, le temps qu'il passe à faire des emplettes (coupelles de marbre et chapeaux de paille) et à chercher des bons restaurants.

«Le bonheur n'existe que sous la forme d'un rêve d'enfance qui se réalise. A ce sujet, je me dis soudain que je ne me rendrai pas en Italie cette année», écrit Freud dans une lettre à son ami Wilhelm Fliess en 1899. En revanche, pendant le quart de siècle suivant, il s'y rendra presque chaque année, mais aussi en Grèce, en Suisse, au Tyrol, à Londres et aux Etats-Unis. «Il y a vingt ans, raconte Tögel, j'ai réalisé que Freud avait beaucoup voyagé, que c'é